Particules de gazole
Où?
Trafic routier (voitures, camions)
Gares, gares routières et ports (avec fort trafic de
bus, de locomotives, de poids lourds et d'engins)
Mines, chantiers (matériels de BTP) et agriculture
(tracteurs et autres engins agricoles)
Risques

Aggravation
des maladies respiratoires

Aggravation
des maladies cardio-vasculaires

Cancers
du poumon
Cancers
de la vessie
Aggravations
des allergies et de l'asthme
Dioxines, furannes, PCB
Où?
Combustion des
incinérateurs de déchets
Usines métallurgiques et de recyclage
Incendies de forêt
Feux de cheminée et barbecues
Anciennes usines de transformateurs, décharges sauvages,
rivières et aliments (PCB)
Aliments (lait, lait maternel, fromages, poissons,
viandes)
Risques


Cancers
(dont sarcomes, lymphomes, poumons) pour la dioxine TCDD
(dite «de Seveso»)
Troubles
du développement et neurologiques
Malformations
congénitales
Perturbations
endocriniennes
Troubles
respiratoires
Pesticides
http://www.nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/
Vidéo
Où?
Champs, serres, maraîchage, vergers, vignes, jardins
privés
Domiciles (insecticides, acaricides, autres produits
antiparasitaires)
Aliments (fruits et légumes, viandes) sous forme de
résidus
Eau potable (résidus)
Risques
Irritations
cutanées ou respiratoires, maux de tête, nausées,
troubles digestifs, brûlures
Certains
cancers (dont leucémies, lymphomes, sarcomes, peau,
prostate, cerveau)
Troubles
neurologiques et maladies dégénératives (Parkinson,
Alzheimer)
Troubles
de la reproduction
Retards
de croissance intra-utérins, avortements spontanés
Malformations
congénitales
Perturbations
endocriniennes
Éthers de Glycol (Série E)
Où?Peintures,
décapants, vernis, colles, encres d'imprimerie
Lave-vitres (butyle glycol)
Autres produits d'entretien (shampooings)
Cosmétiques et médicaments
Risques


Troubles
de la reproduction

Malformations
congénitales
Cancers
(butyle glycol)
risques
suspectés

risques
probables


risques
avérés
Source: Les Empoisonneurs, par Vincent Nouzille
(Fayard).
Autre article:
http://perso.orange.fr/la.maison.empoisonnee/pollution.sante.que.cho.02.htm
Lu dans la revue "Que Choisir" N° 389 de janvier 2002
La pollution à pleins poumons
Près de neuf cents logements analysés. Un franc
succès pour notre opération sur l'air intérieur des
habitations menée en janvier dernier (QC no 378). Et un
constat préoccupant. La pollution chimique touche trois
logements sur quatre.
L'air de votre logement est-il pollué?» En janvier
2001, nous vous proposions d'analyser l'air que vous
respirez à domicile. Notre offre a recueilli un franc
succès. Vous avez été près de 900 à commander notre kit
de prélèvement. Au total, notre laboratoire a réalisé
1634 analyses: 855 ont porté sur les composés organiques
volatils (COV), et 779 sur les aldéhydes. Une opération
qui nous permet aujourd'hui d'en savoir un peu plus sur
l'atmosphère intérieure des logements. Voilà un an, nous
avions dressé un premier constat à partir de
prélèvements effectués dans deux habitations triées sur
le volet. Un appartement parisien qui posait a priori
problème. La propriétaire, malade quand elle y
séjournait, avait dû quitter les lieux à la suite de
travaux de peinture. Et un pavillon situé en lisière de
forêt de Fontainebleau, hors des axes routiers, et dans
lequel les occupants ne ressentaient aucun trouble. Dans
les deux cas, nous avions comparé l'air du logement à
l'air extérieur des environs immédiats. En ville comme à
la campagne, il faisait nettement plus mauvais dedans
que dehors. L'air intérieur contenait un cocktail de
polluants chimiques toxiques ou allergisants.
Les 885 logements analysés par notre laboratoire
confirment, hélas! ce premier constat. La pollution
chimique est omniprésente. Le formaldéhyde, par exemple,
est partout. Et à des concentrations supérieures aux
recommandations de l'Organisation mondiale de la santé
(OMS) pour les populations dites sensibles
(asthmatiques, allergiques ... ) dans 90 % des cas (voir
p. 53). Quant aux concentrations en COV, elles dépassent
le seuil qui définit un air de qualité aux Etats-Unis,
dans trois habitations sur quatre. En se référant à la
limite moins sévère fixée en Allemagne, 54% des
logements restent contaminés (voir ci-contre). Les
niveaux sont évidemment très variables d'une habitation
à l'autre: 47 µg/m3dans
la maison la plus saine, 26 398 µg/m3 dans la
plus contaminée. Dans l'ensemble, un bilan plutôt
médiocre.
Une solution, la ventilation
La pollution n'a pourtant rien d'une fatalité. En
témoigne la trentaine de logements indemnes, ou presque.
On peut donc respirer un air sain chez soi. La recette ?
Que les forcenés qui ménage se rassurent, personne n'a
banni les produits d'entretien. En revanche, d'après les
témoignages recueillis, les formulations en aérosols,
les cires vaporisables, les bombes dépoussiérantes n'ont
pas droit de cité dans ces domiciles sains. Autre point
commun, il n'y a pas eu de travaux dans les deux ans qui
ont précédé l'analyse. Enfin, l'ouverture généreuse des
fenêtres tous les matins semble de règle. Campagne,
montagne ou grande ville réputée polluée, le lieu
d'habitation ne joue aucun rôle.
Les résultats ont surpris, et parfois choqué les
intéressés. Difficile d'admettre que l'on pollue son
intérieur douillet. Le mythe de la contamination venue
de l'extérieur en raison des rejets automobiles et
industriels a la vie dure. « On vit dans la verdure à la
campagne, on n'a pas de zone industrielle près de chez
nous... ", « J'habite une grande maison dans un village
de montagne où l'air est très pur » Ces propos pris
parmi d'autres le prouvent, la menace reste perçue comme
extérieure. Cette pollution-là existe, loin de nous
l'idée de la nier. Mais les COV et les aldéhydes
détectés proviennent surtout des activités domestiques.
Les appartements parisiens affichant des taux de COV
très bas le prouvent.
À la lumière des nombreux entretiens réalisés avec
les occupants, plusieurs constats s'imposent. Aucun
doute, la ventilation joue un rôle majeur. Une partie
des domiciles pollués sont des maisons individuelles
récentes, bien isolées et chauffées à l'électricité. Les
propriétaires n'ouvrent pas les fenêtres l'hiver Ils
comptent sur leur seule VMC (ventilation mécanique
contrôlée) pour renouveler l'air.
La présence de garages, attenants au rez-de-chaussée
ou situés en sous-sol, correspond souvent à de fortes
teneurs en toluène. Les vapeurs d'essence s'infiltrent
dans l'habitation.
Autre source, le bricolage. Roger a pris l'habitude
de peindre dans son sous-sol, à la cave. Le tube
d'analyse placé au rez-de-chaussée, dans le séjour,
témoigne d'un niveau d'exposition professionnelle (24
858 µg/m3).
Autre point commun entre bon nombre de logements à
fortes concentrations de COV, la présence de meubles
anciens entretenus avec amour et parfois frénésie.
Michèle a cru à une erreur en recevant ses résultats. «
J'avais posé le tube sur ma table de chevet, j'ai
découvert que je respirais des substances chimiques
pendant mon sommeil. » L'explication est venue de sa
femme de ménage, qui vaporisait de la cire sur les
meubles toutes les semaines. Traitement fréquent à la
cire et dépoussiérants en aérosol expliquent une partie
des cocktails forts en hydrocarbures.
Persistance des émanations
Autre point préoccupant, la persistance de ces
polluants. Ainsi, 26 398 µg/m3
chez Éliane, qui avait fait refaire peintures et parquet
un mois avant l'analyse. Plus étonnant encore, le cas de
José, non-fumeur et peu porté sur les produits
d'entretien. I:analyse de son domicile révèle une
pollution importante par les hydrocarbures.
I:explication la plus plausible ? Il a hérité dune
armoire plusieurs fois centenaire qui fut astiquée à la
cire au moins une fois par semaine pendant une dizaine
d'années. Aujourd'hui encore, on continue de dégager des
composés chimiques! La plus grosse surprise de ces
analyses, c'est bien la durée d'émission des matériaux
et des produits d'entretien. Le phénomène est connu pour
le forrnaldéhyde, il se confirme sur les autres
polluants volatils. Une fois émis, il est probable
qu'ils colonisent d'autres supports poreux puis se
diffusent petit à petit dans l'air.
Avec quelles conséquences pour la santé des occupants
? Certains de nos lecteurs vivant dans un intérieur
pollué sont atteints de troubles chroniques, notamment
allergiques, d'autres se portent comme un charme. « Le
seul mélange de polluants que l'on ait évalué, souligne
Frédérique Grimaldi, professeur de toxicologie à la
faculté de pharmacie de Marseille, c'est la fumée de
tabac, avec ses 4 000 composés partagés entre gaz et
particules. Outre le facteur cancérogène l'aérosol
tabagique renforce le risque d'apparition d'asthme chez
l'enfant et aggrave les symptômes de l'enfant
asthmatique. Il est impliqué dans les phénomènes
allergiques. » Impossible d'étendre ces conclusions aux
cocktails de COV et d'aldéhydes. détectés. « La
toxicologie travaille sur les molécules indépendamment
les unes des autres. On connaît le potentiel toxique
d'un certain nombre de substances mais à peu près rien
des mélanges de composés, note Maurice Rabache, chef de
projet toxicologie au Cnam (Conservatoire national des
arts et métiers). De plus, la toxicologie a
l'habitude de travailler sur les milieux professionnels.
Dans Mabitat, il s'agit d'une exposition prolongée mais
à faibles doses. »
Résultat, il n'existe pas de normes, pas de
réglementation, aucune exigence sur les émissions des
produits, des matériaux. Un scandale que nous dénoncions
l'an dernier au vu de deux logements contaminés. Cette
fois, les analyses portent sur 885 habitations, dont une
grosse moitié trop chargée en substances chimiques. La
pollution intérieure relève bien d'un problème de santé
publique. Étiquetage de la composition des produits,
affichage des émissions des matériaux, information des
consommateurs s'imposent. En attendant que les
professionnels y consentent, préférez le naturel. Bois
massif plutôt qu'aggloméré, liège plutôt que PVC,
revêtements sans colle. Évitez les aérosols qui
relarguent dans l' air, ne multipliez pas les produits
d'entretien, optez pour les formulations sans solvant.
Élisabeth Chesnais
Nos
analyses Il n'existe aucune norme
concernant la qualité de l'air dans l'habitat en France.
Nous nous référons aux seuils américain et allemand qui
définissent une atmosphère intérieure saine sur le plan
chimique(1) . Les
analyses ont été faites en hiver, saison où l'on aère
peu. Les résultats seraient sans doute moins
préoccu-pants en été. Nous avions recommandé de placer
les kits d'analyse dans la chambre à coucher où on passe
le plus de temps. La plupart des lecteurs ont suivi ce
conseil. Quand il y avait des enfants, les kits ont
souvent été placés dans leur chambre. Les aldéhydes
n'entrent pas dans la catégorie des composés organiques
volatils définie par l'OMS, bien qu'ils participent à la
pollution chimique. Nous les présentons donc séparément.
D'après nos entretiens, certains lecteurs ont commandé
le kit parce qu'ils étaient inquiets. Beaucoup l'ont
fait par curiosité, persuadés qu'il n'y avait pas de
pollution chez eux.
(1) Les résultats reçus par nos
lecteurs comportent une appréciation du laboratoire,
qui, par convention, se réfère aux seuils retenus pour
l'air extérieur.
Formaldéhyde Omniprésent
Elle était jeune et travaillait depuis quelques
jours dans un bureau au parquet fraîchement vitrifié.
Tout à coup, une crise d'asthme d'une violence inouïe.
Elle en est morte. L'affaire est en cours d'instruction.
Mais un spécialiste qui travaille sur ce drame désigne
le coupable. il s'agirait du formaldéhyde, un gaz émis
par le vitrificateur appliqué sur le plancher. Les
mesures faites peu après le décès attestent de sa
présence. Le formaldéhyde est malheureusement
omniprésent. Tous les logements analysés en contiennent
et, dans 90 % des cas, à des teneurs qui n'ont rien
d'inoffensif. Redoutable par son pouvoir irritant et
allergisant, il provoque irritation des yeux, de la
peau, populations sensibles à plus de 10 µg/m3,
l'ensemble de la population à plus de 100 µg/m3,
ces valeurs étant établies pour une durée de 30 minutes.
Or, l'exposition domestique a lieu en continu et sur de
longues périodes. En effet, les témoignages que nous
avons recueillis démontrent que les émissions durent des
années. Karl a meublé son bureau d'étagères lkéa Billy
voilà douze ans. La teneur de la pièce est encore de
71,5 µg/m3. Rien de
très étonnant puisque ce modèle avait défrayé la
chronique en 1992 en raison des émissions de
formaldéhyde. Chez Pierre, 155 µg/m3.
À l'origine probable de cette forte teneur, le parquet
synthétique stratifié posé voilà huit ans. Dans tous les
cas, nous avons pu relier le taux élevé de formaldéhyde
à la présence de parquets vitrifiés, de revêtements de
sol stratifiés ou de panneaux de bois en aggloméré.
benzène Cancérogène certain
Le Congeil supérieur d'hygiène publique de France
(CSHPF) fixe un objectif de 2 µg/M3
au maximum. Le benzène est classé cancérogène certain
pour l'homme. Il est notamment impliqué dans les
leucémies et les lymphomes (cancers des cellules du
système immunitaire). Les enfants et les femmes
enceintes constituent une population particulièrement
sensible. « Parmi les cancers frappant les enfants,
45 % sont des leucémies et des lymphome. Ces cancers
sont en progression. Chez l'adulte, on note une forte
augmentation des lymphome.Le benzène est suspecté »,
affirme André Cicolella, toxicologue et chercheur à l'Ineris
(Institut national de l'environnement et des risques
industriels).
Les polluants à la source
ALDÉHYDES Formaldéhyde.
• Bois agglomérés (QC n- 367) ; • sols stratifiés; •
colles à moquettes, papiers peints, carrelage •
vitrificateurs ; • cosmétiques; • tissus infroissables.
...
autres Les aldéhydes sont une des signatures
de l'aérosol tabagique. Le tabac est évident quand le
taux d'acétaldéhyde est élevé. L'acroléine peut provenir
de la friture.
COMPOSES ORGANIQUES VOLATILS
Benzène Dans la fumée de cigarette, à l'état
d'impureté dans les formulations à base d'hydrocarbures
aliphatiques. Composés chlorés
• Produits antimites • nettoyage à sec; •
décapants; • . désinfectants WC
Hydrocarbures aliphatiques
• huiles pour parquets; • cires; • vernis; • bombes
dépoussiérantes • colles.
aromatiques
• vapeurs d'essence • tabac; • poêles à pétrole •
sous-couches de moquettes; • peintures ; • papiers
peints.
Terpènes
• désodorisants; • parfums d'intérieur;; • nettoyants
parfumés.
Toluène
En particulier dans les colles organiques et les
vapeurs d'essence.
aldéhydes
Une grande famille
«Les aldéhydes sont tous de puissants irritants,
aussi bien pour la peau que pour les muqueuses
respiratoires, note Frédérique Grimaldi, Pr de
toxicologie. Certains sont cytotoxiques, ils endommagent
la cellule et l'empêchent de se développer normalement
Le formaldéhyde est classé concerogène probable pour
l'homme, l'acétaldéhyde cancérogène possible. Du point
de vue de la toxicité, le formaldéhyde, l'acé-taldéhyde
et l'acroléine sont les plus préoccupants. »
composés organiques volatils
Composés chlorés. Forte toxicité
Une forte toxicité reconnue pour tous les composés à
base de chlore. « Tous les hydrocarbures chlorés
posent problème. Ce sont des produits stables qui se
dégradent lentement et risquent de s'accumuler dans
l'organisme, explique Maurice Rabache, toxicologue.
L'exposition permanente à ces toxiques est préoccupante.
» Dichlorobenzène, tétrachloroéthylène et
trichloroéthylène sont très irritants et suspectés
d'être cancérogènes, leurs effets étant prouvés chez
l'animal.
Éthers de glycol. Les teneurs régressent
Le combat de Que Choisir contre les éthers de glycol
commence à porter ses fruits. Nous n'avons pas retrouvé
de teneurs élevées, un net progrès par rapport aux deux
logements testés courant 2000 (QC n° 378).
L'éthy1glycol, classé parmi les plus redoutables pour
ses effets toxiques sur l'appareil reproducteur
masculin, la fertilité féminine et le foetus, est
cependant présent dans 24 % des logements, heureusement
à des teneurs très faibles, mais cela prouve qu'il n'a
pas totalement disparu des processus de fabrication.
Pour acheter des produits d'entretien, des peintures,
des vernis sans éthers de glycol, reportez-vous à la
liste publiée dans notre numéro de septembre 2001 (QC n°
385).
Hydrocarbures. Attention au benzène
Aliphatiques. Ces composés ne sont pas très
toxiques. Leur présence est moins préoccupante que celle
des aromatiques ou des chlorés. Aromatiques. Le
benzène est le plus redoutable. Le toluène, très
volatil, est un puissant neurotoxique. Une partie des
hydrocarbures aromatiques polycycliques est cancérogène.
Terpènes. Irritants
Ces composés odorants servent à masquer les mauvaises
odeurs des formulations ou à les parfumer. Ils existent
à l'état naturel, le pinène dans le pin, le limonène
dans le citron. Le limonène est irritant et
sensibilisant.